Paraît-il que ça en vaut la peine

 

Batailles choisies #133

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Pas le temps de lire tout de suite?

En deux mots:

Et si c’était vrai? 


 

Un moment de silence et un café bien chaud.

Étrange.



C’est comme ça qu’elle sera un jour, ma vie? Les enfants joueront ensemble, ils passeront leur journée dehors à s’inventer de petites activités, ils m’appelleront pour me montrer le plus beau caillou du jardin puis retourneront en courant vers un fourré où ils ont cru voir un oiseau?



Je regarde par la fenêtre de la cuisine, mon deuxième café du matin à la main, siroté à petites gorgées. Grand fait la course avec les chiennes de Mamie. Petit joue à courir dans la pente d’un petit talus au fond du terrain. Ils disparaissent de ma vue quelques instants, reviennent, se mettent, l’un à déterrer je ne sais quoi, l’autre à sauter à pieds joints près d’un arbre.

Tout ça sans se rappeler que j’existe.



« Une bouffée d’air frais »

Ce sera donc possible, un jour? Oh, je n’ose me projeter... Ils arrêteront donc de me réclamer tout le temps, de me tendre les bras pour être baladés partout, de ne s’endormir qu’avec moi, de chouiner quand ils ont faim au lieu de dire qu’ils ont faim, de me demander de jouer aux petites voitures plutôt que de jouer seuls, de se mettre des coups de pieds pour décider qui montera en premier sur la balançoire?



Je sens soudain un souffle d’espoir. Une bouffée d’air frais qui m’allège le cœur. 

Bientôt, donc, je vais pouvoir sortir de l’eau? Bientôt!



Je ferme les yeux sur la suite. Pas la peine, non, de penser aux chamailleries, aux méchancetés, aux bêtises, aux cailloux jetés chez le voisin, à tous les problèmes de grands enfants, à tous les problèmes de l’école, non, pas de ça chez moi, pas de relent dans ma bouffée d’air frais.


« l’autre côté du miroir »


Parfois, j’ai juste envie de sortir des problèmes de jeunes enfants et aujourd’hui, j’ai entrevu l’autre côté du miroir. Ça avait l’air joli.


Tu vois, ça en vaut la peine, me susurre une petite voix intérieure. D’habitude, je la chasse comme une mouche, cette vilaine idée du patriarcat que le sacrifice imposé aux femmes qui se chargent du travail parental gratuit trouve sa récompense sous la forme d’amour maternel épanouissant.

Mais aujourd’hui, le café est bien chaud et les enfants mignons.


Alors j’écoute la petite chanson du ça-en-vaut-la-peine et sa mélodie est douce.

 
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Heloise Simonespoir