Confinement - Jour 44
Batailles choisies #48
En deux mots:
Allez, avouez: les cadeaux faits à vos enfants qui traînent partout, vous avez envie de les jeter à la poubelle, un peu, beaucoup, passionnément, ou à la folie?
Je ne veux plus aucun cadeau.
Amis, famille, collègues et bien-intentionnés en tous genre, voilà, c’est dit.
Noël est confiné jusqu’à nouvel ordre. Les anniversaires sont punis dans leur chambre. Les fêtes sont annulées.
“Oh, non, encore un cadeau pour les enfants” - je le dis rarement. Je préfère en général: “oh comme c’est gentil, non justement, on en avait pas, ah, oui je pense qu’ils vont aimer”.
Sachez donc que je maudis votre gentillesse, vos bouches en cœur et vos cœurs plein d’affection.
Non mais, qui a offert ça?
Ce puzzle qui n’a pas été fait une seule fois et dont les morceaux gisent au fond d’une boîte à chaussures?
Ce jeu de dominos dont il manque les ¾ des pièces?
Ce “Jungle Fever” avec des petits singes qui doivent s’accrocher aux branches et s’accrochent surtout aux chaussettes?
Cette collection de camions ultra bruyants qui klaxonnent, reculent et tournent à grand renfort de plastique grésillant, et se garent en priorité au milieu du chemin?
Mais pire que tout… qui a acheté cette affreuse poupée où se scratchent différentes parties du visages, en se disant que ça aiderait à apprendre les mots “nez”, “oreilles”, “bouche”, en ne se disant pas que je retrouverais des yeux, des oreilles et des cheveux partout dans mon salon comme si un horrible meurtre y avait été commis. Qui, je vous le demande? Ah, ça c’est moi.
Ok, ma malédiction brasse large.
Je n’en peux plus de voir traîner, s’entasser, s'empiler, s’éparpiller, se démultiplier, les jouets - la poubelle est là, elle m’appelle, me dit de tomber dans ses bras.
Plouf, plouf, plouf, lequel de ces jouets sera le premier à y faire le grand plongeon?
(Sinon, merci, c’est vraiment très gentil, fallait pas, oh non, on n’en a pas, euh, peut-être la prochaine fois qu’ils aimeraient bien un livre-qui-se-range-facilement?)