Batailles choisies #247
Mon mari qui me raconte un de ses rêves, ou l’onirocritique pour les nulles. 💭
“J’entre dans le salon. Je viens d’arriver du travail, je suis fatigué. Il y avait un bouchon à cause d’une manifestation pour la réouverture des vols vers la France. Donc j’arrive dans le salon et je vois du bazar partout. Mais un bazar terrible! Les jouets éparpillés, des sparadraps, des fruits secs qui traînent, sur le tapis, dans les étagères, sur le moindre recoin de meuble!
Quand j’entre, vous ne vous retournez même pas. Vous êtes assis à discuter et jouer aux cartes, ton père, ta sœur et toi. Et à chaque fois que vous abattez une carte, vous la balancez, comme ça, par-dessus l’épaule, nonchalamment. Le sol est jonché de piques, de cœurs, de carreaux.
Au bout d’un moment, vous me parlez. Ta sœur me demande si je peux vider un placard de la cuisine pour mettre ses bocaux d’artichauts, elle adore les artichauts maintenant et elle a décidé que dorénavant elle ne mangerait plus que ça. Ton père jette une à une des anciennes cassettes vidéos d’il y a trente ans qu’il sort d’une valise sans fond. Il y en a une tour à côté du canapé, un tas sur la table basse, un amas à l’entrée de la cuisine. Lorsque les cassettes gênent, il les pousse simplement avec une béquille.
Et toi, tu me regardes avec un grand sourire, et tu me dis: ben quoi? Qu’est-ce qu'il y a mon chéri, ça n’a pas l’air d’aller?”
C’est le rêve que mon mari m’a raconté à sept heures du matin, réveil en sueurs froides et en éclat de rire partagé à deux.
Serait-ce à dire qu’il trouve parfois que sa belle-famille met du désordre dans sa maison et dans sa vie? Qu’elle est pleine d’amour, d’idées bizarres, mais aussi pleine de bazar? Que l’on est plutôt du genre bordéliques et insouciants? Que la belle-famille qui vient de France, quand elle pose ses valises chez lui, elle se fait peu discrète pour son goût chilien d’homme très comme il faut?
Le mystère demeure entier et seule la psychanalyse (ou un bon fou-rire) saura nous éclairer.
Il faut bien un exutoire, j’imagine. Mon mari fait des rêves, sa femme tient un blog.
Et bises à la belle-famille.