L’heure des mamans
Batailles choisies #357
Les mères qui récupèrent leurs enfants plus tôt de la crèche pour passer du temps avec eux… Qui sont-elles? Quels sont leurs réseaux? 👀
J’ai un aveu à faire. Je n’ai jamais
Je dis bien jamais
Jamais
Pas une seule fois
Récupéré mon fils plus tôt de la crèche.
La crèche ferme à 17 heures, j’arrive en général pour récupérer Milieu à 16h58, parfois 16h59, parfois 16h52, auquel cas je souffle et soupire de mon raté d’organisation.
Quand j’entends souvent des mamans dire qu’elles sont contentes, elles sont sorties plus tôt du boulot, elles vont récupérer leur chérubin plus tôt, je me demande si je n’ai pas de problèmes d’audition.
- Mais le récupérer plus tôt, enfin, tu veux dire… par plaisir? Enfin… volontairement? Ou pour l’amener chez le médecin? Ah, non, d’accord, parce que tu as envie, ah non, très bien, je comprends, enfin non, mais je ne juge pas hein.
Je ne juge pas, non, j’admire. Infiniment.
Certaines mères ont donc envie de passer plus de temps avec leur enfant?
Envie du gosse qui s’accroche à leur jambe en réclamant un deuxième juuuuuuus, un juuuuuus, un juuuuuuuuus avant de se rouler par terre?
Envie de jouer aux petites voitures qui parfois volent mais pas comme ça, maman?
Envie de regarder dans le vide en se demandant quand est-ce que ça s’arrête?
Envie de régler des disputes territoriales, de négocier des traités de paix pour un playmobil, de tenter de cuisiner un risotto entre deux jeux de chat perché, ce qui transformera le dîner en saucisses Knacki avec son riz brûlé?
Oh, vous êtes mes idoles! Vous êtes surhumaines!
J’imagine que cette différence entre moi qui utilise la moindre minute de crèche, et celles qui y sont moins accrochées s’explique de différentes manières.
J’ai tellement besoin d’un espace à moi, d’un temps pour moi, que le raboter de cinq minutes est, en ce qui me concerne, l’équivalent d’une saignée. Peut-être que lorsqu’on en a une, sortir de sa chambre à soi, est une richesse, mais pour moi qui n’en ai pas et ne peux que m’en fabriquer une mentalement en écrivant, en écrivant ce blog notamment, sortir donc de ma chambre à moi est un assèchement.
Redouter ainsi les fins de journée avec ses enfants est aussi lié à l’âge de l’enfant: entre un an et trois ans, trois ans et demi, un enfant pompe toute l’énergie qu’on a et rester avec lui ressemble plus souvent à du domptage de fauve qu’à du temps mère-fils.
Mais… une nouveauté car le monde n’est jamais figé… il m’arrive de plus en plus de passer des moments agréables avec Milieu, qui s’intéresse à une activité parfois davantage que quatre minutes consécutives, qui s’exprime et comprend mieux, qui est plus chou, qui est moins un “oh la la quelle galère” qu’un “oh, j’ai une idée qui pourrait lui faire super plaisir”.
Alors, aujourd’hui, je sens que c’est un nouveau jour, qu’il y a quelque chose qui est venu se poser en moi, je me suis transformée en mère merveilleuse, en mère de catalogue, et je suis allée chercher, volontairement, de mon plein gré, Milieu, à 16h42.
J’attends vos applaudissements.