Je comprends
Batailles choisies #421
Quand ce n’est plus Madame, mais Monsieur qui se retrouve désigné volontaire pour garder les enfants malades. 😔
En fin d’année, je devrais signer un crédit hypothécaire à mon nom. Comme il n’y a pas de jours de congé “enfants malades” au Chili (notre salaire est simplement ponctionné des jours manqués pour garder l’enfant) et qu’il faut que mes salaires soient complets pour obtenir un taux convenable, je dois essayer de n’avoir aucune absence. C’est donc mon mari qui doit s’organiser quand Dernier est malade. Discussion, le soir, une fois les enfants couchés:
- C’est juste que j’en ai marre des enfants malades.
- Je comprends.
- Marre que ça me retombe dessus.
- Je te comprends!
- Marre de devoir jongler avec le travail…
- C’est sûr, ça se comprend.
- Bouger des réunions, travailler tard pour compenser les heures perdues.
- Je te comprends, tu sais.
- Je suis fatigué, je voudrais juste avoir des limites, des séparations claires entre le travail et la vie de famille, pas faire des réunions avec les enfants sur les genoux.
- Oui, bien entendu.
- Et puis, du coup, dès que Dernier est malade, c’est surtout moi qui dois m’arranger.
- Je comprends, c’est stressant…
- Toi, tu pars au collège et moi, je reste là, en espérant que ça se passe bien avec la nounou quand elle vient nous prêter main forte, mais les autres?
- Je comprends, je vois bien.
- Et puis si ça se passe mal, si Dernier chouine, alors c’est pour ma pomme, des heures perdues, sans moyen de les rattraper.
- Je comprends, oui, oui.
- Je le regarde et, dès qu’il tousse, je me demande: qu’est-ce qu’il a, encore…
- J’imagine.
- Et puis, lui, il n’y peut rien, mais il m’énerve quand il est malade, il chouine, moi j’essaie de pas prendre de jours, pour que ça passe inaperçu au boulot, je m’épuise à tenir les deux bouts de la corde en même temps. Je sais pas si tu vois, je suis pas sûr que tu comprennes…
- Si, on se comprend parfaitement, mon chéri.
Plus que deux ans de crèche. Tu soupires, moi aussi: on se comprend.