Confinement - Jour 52
Batailles choisies #56
En deux mots:
Et vous, qu’est-ce qui vous manque de votre vie d’avant les enfants? Moi c’est la chorale. J’en ai des bouffées de nostalgie, et encore plus depuis le confinement.
Sur une échelle de 1 à 5, c’est triste combien de regarder des vidéos de chorale en souvenir de mon époque pré-partum (dite aussi nullipare)?
Avant d’avoir mon premier enfant, je faisais partie de deux chorales amateures. J’avais au minimum trois soirs de répétition chaque semaine, avec des pics pré-concerts à cinq ou six soirs de répétitions, plus répèt’ le week-end. J’ai adoré cette période de ma vie. L’ambiance de la chorale, les amis choristes avec qui on partage plein de choses, le travail collectif pour un projet commun, le petit stress des concerts, et puis évidemment la musique, que des souvenirs merveilleux.
J’ai participé à mon dernier concert à huit mois de grossesse. Et puis après, mon fils aîné, un déménagement, impossible de retrouver ça, encore moins avec un cadet.
Les études indiquent que les mamans sacrifient bien plus leurs activités de loisir que les papas. Il n’y aurait donc rien d’étonnant à ce que j’écris ici, d’autant que la chorale est un loisir dont les horaires imposent de lâcher toute la petite famille au moment du tunnel dîner-bain-dodo.
Mais je n’ai pas envie de parler études statistiques ce soir, j’ai juste envie de me croire encore en répétition dont je sortais pleine d’énergie (c’est le chant qui fait ça). Alors, me voilà, ce soir comme beaucoup d’autres, comme de plus en plus d’autres depuis le confinement, pas un hasard, non, pas un hasard de sortir par le souvenir et l’imagination vers un lieu à moi, à regarder des vidéos de répétition, ou bien de concerts, de choeurs dont je n’ai jamais fait partie. Je chantonne, je claque des doigts, je m’y crois, j’y suis, j’apprends quelques nouvelles mélodies que je ne chanterai jamais.
C’est peut-être moins la nostalgie d’un temps révolu qu’une manière d’attiser les quelques braises encore rosées sous les cendres de la vie familiale, pour qu’un jour, bientôt, bientôt, où je pourrai reprendre, je n’ai qu’à tout refaire flamber.