Confinement - Jour 15
Batailles choisies #19
En deux mots: Pourquoi j’écris ce Journal de confinement, déjà?
Mon blog Batailles choisies publie un post hebdomadaire. Avant de le lancer, début mars, j’ai beaucoup lu, beaucoup écrit, j’ai fourmillé d’idées. Trois articles ont été postés et puis COVID-19.
Je me suis dit que c’était logique de passer à un post quotidien. Et puis, ça ne durerait que quinze jours. “Journal d’un confinement, post tous les jours”, bille en tête.
Jour 15, on y est.
Il est clair que je vais sans doute devoir aller jusqu’au jour 85, si je continue.
Aujourd’hui, il faut que je réfléchisse, que je trouve des réponses à mes doutes et des calmants à mes angoisses d’écrivaine.
Trouver du temps, batailler pour trouver du temps pour écrire (donc du temps pour moi), c’est mon quotidien, comme celui de toutes les mères. Je ne me suis pas dit que je manquerais de temps, parce de temps, j’en manque toujours.
Face à la perspective de journées confinées avec mes enfants, sans moment de solitude, en réduisant considérablement donc, le temps à moi (celui où je ne dois m’occuper de personne d’autre), je me suis dit que ça me ferait du bien d’écrire un court billet quotidien, que ça me donnerait un objectif autre que survivre jusqu’au coucher des enfants.
Cela fait huit ans que j’écris un journal quotidien, mais pour moi seulement, en acceptant de ne pas y parvenir tous les jours, en rattrapant les jours passés trop vite, les soirées occupées à autre chose. Le publier implique une obligation, ne serait-ce que par orgueil que si, si, on y arrive. C’est une pression, une angoisse.
Mon angoisse d’écrivaine n’est pourtant pas exactement celle-là. Ça, c’est un problème de maman - il faudra que je trouve, comme d’habitude. C’est de mon questionnement d'écrivaine que je veux vous parler.
Voilà… je me demande juste si je vais pouvoir continuer à écrire, avoir assez de choses à dire, quand les journées se ressemblent. Quand on est confinés, dans tous les sens du terme : confinés à un intérieur, aux mêmes activités, aux mêmes pensées, aux routines.
Sauf qu’aussitôt, je me ressaisis. Mais, si, c’est très intéressant! Ou bien, pas vraiment, mais ça va le devenir.
Ça va devenir, ça doit devenir, de la littérature.
Au fond de moi, et malgré les fluctuations, j’ai la certitude que c’est une mine de matériau littéraire. Depuis que je suis mère, mes ambitions, mes réflexions d’écrivaines ont été bouleversées et je suis désormais persuadée que la vie de mère a été largement occultée du champ de la littérature et que c’est à moi et à d’autres d’écrire des choses passionnantes et magnifiques à propos des journées interminables, des sentiments ambigus, de ces petites personnes pénibles et mignonnes.
Je ne suis pas sûre de continuer ces posts quotidiens, mais je sais au moins pourquoi j’ai démarré. Je sais qu’il y a quelque chose au bout de ce chemin, dont je ne sais pas vraiment par où il passe.