Confinement - Jour 2
Batailles choisies #6
En deux mots: J’ai eu une idée de génie pour que les enfants arrêtent de se disputer.Voir ci-dessous.
Il est 8h37, je vois mon Grand arracher une peluche hippopotame avec laquelle il n’a pas joué depuis deux ans des mains de son petit frère. Pleurs. Cris. Coups.
Il est 8h37, et je ne m’attends pas à cette dispute. Elle me surprend, moi qui suis encore dans le brouillard d’une fatigue accumulée.
Il est 8h37, et cela fait deux heures que je suis levée, réveillée par les gazouillis de mes enfants particulièrement heureux à l’aube.
Il est 8h37, et nous avons déjà pris le petit-déjeuner, nous avons fait des tours de blocs, nous avons dansé, nous avons lu quelques livres, nous avons fait la course dans le salon et fabriqué une cabane, nous avons joué à chat, nous avons chanté la chanson des Cro cro cro les crocodiles une bonne dizaine de fois.
Il est 8h37, et je pousse donc la première colère en lieu de chansonnette.
Je me dis que je suis pas rendue, ni arrivée, ni sortie de l’auberge d’ailleurs, car selon mes estimations (et ce sont des estimations positives), il me reste 12 heures avant que les petits partent rue du Sommeil, où ils ont le droit de se rendre sans attestation de déplacement.
Hier, en prévision des semaines à venir, j’ai décidé de mettre en place un système pour limiter les disputes de propriété privée qui, en ces temps de confinement, dézinguent ma patience en moins de deux.
Grand a donc un panneau qui indique qu’il souhaite jouer seul - c’est-à-dire que je lui garantis de m’occuper de Petit pendant un temps limité. Il ne peut utiliser le panneau que deux fois par jour et pendant 20 minutes maximum.
Pour l’heure, Grand est très satisfait du système lorsqu’il joue seul. Beaucoup moins quand le minuteur sonne, et qu’il doit partager avec Petit.
Résultats indécis donc.
Il est 8h37, et après ma gronderie, je demande à Grand s’il veut un temps seul.
Il est 8h37 et Grand vient de déchirer mon panneau de “temps tout seul”, de rage, en me regardant droit dans les yeux.
Sainte-Mère de Dieu et des enfants insupportables, donnez-moi du courage.