Batailles choisies #441
Dimanche dernier, ici, c’était la fête des mères. C’était comment? Trop de minutes et pas assez de chocolats. ⏰
Je descends, cheveux en bataille, pyjama en pilou encore moite de la transpiration de la nuit et grand sourire faux accroché aux lèvres. Les enfants m’ont appelée de leurs voix toutes joyeuses et heureuses: “Maman! Maman! Viens! On a des cadeaux pour toi!”
Au Chili, dimanche dernier, c’était la fête des mères. Je n’aimerai vraiment la fête des mères que lorsque je pourrai demander (et espérer avoir) une grasse matinée et un petit-déjeuner au lit avec un grand café au lait bien chaud que je boirai à petites gorgées tranquillement. Autant dire que je n’aime pas la fête des mères dans sa version actuelle qui consiste à se lever aux aurores pour avoir des cadeaux moches. Quoi qu’il en soit, j’arrive en bas et je m’ébahis de tous les présents merveilleux auxquels j’ai droit cette année.
Grand m’offre de beaux (tout est relatif) dessins encadrés, Milieu m’offre fièrement un gribouillis (terme technique) et Dernier m’offre des chocolats dans une superbe boîte cadeau. Les oh! et les ah! admiratifs leur vont droit au cœur et sont bien évidemment adressés à mon mari qui s’est occupé de trouver ou d’emballer les cadeaux et qui m’offre également des t-shirts rigolos (tout est relatif) estampillés “super-maman”. Pour une fête des mères, je dois avouer que le ratio chocolats-bidules inutiles est en ma faveur cette année. Je suis donc plutôt satisfaite… surtout que la boîte de chocolats est magnifique, dans son élégant écrin brun et rouge, avec sa variété de chocolats fourrés, de carrés blancs, noirs, au lait ou roses, de truffes, de croquants aux amandes. Oh… mon mari sait ce que j’aime… quels délices dont je me réjouis d’avance!
Vient le temps des bisous, des mercis, de l’amour filial. Il existe un dicton qui dit que la liesse familiale dure moins que l’écume. Enfin, non, ce dicton n’existe pas mais il devrait, car la liesse d’une famille de cinq un dimanche matin passe vite.
Dernier s’est réveillé à 5h30 ce matin.
C’est un temps d’automne horrible, le ciel est bas, il fait froid, il bruine.
Je dois âprement négocier combien de chocolats je vais devoir lâcher pour mes enfants qui eux ne me lâchent pas les basques et demandent à regarder la belle boîte toutes les trois minutes.
Lorsqu’ils passent à autre chose, les grands ont tôt fait de se chamailler.
Mon thé est tiède. Dernier arrache les pages d’un livre.
Ça va être long.
L’horloge du micro-ondes, alors que je n’en peux déjà plus, indique marâtrement 8h32.
8h32… du matin?
Je détourne mon regard de cette affreuse sorcière et me rabats sur le placard tout en haut, où j’ai caché la boîte de chocolats que je sais belle, fondante, à peine entamée…
8h34, maintenant.
Je ne suis pas certaine qu’il y ait assez de chocolats pour tenir jusqu’au goûter.