Un moment chocolat rien qu'à moi
Batailles choisies #108
En deux mots:
Je n’ai plus à me cacher pour manger mon chocolat. Non, cette semaine, je le mange visiblement et bruyamment. Vivent les enfants chez Mamie.
Grand est chez sa grand-mère. Il n’y a donc plus qu’un enfant à la maison. C’est vrai que celui qui reste est le pire des deux, le plus jeune, le plus fatigant, le plus pleurnicheur, celui qui dort le moins bien et qui enchaîne les bêtises, les renversés et les cassés.
Mais après cinq mois des enfants dans les jupes toute la journée, je ne vais pas faire la fine bouche: un seul gamin, c’est presque le paradis.
Mon après-midi est d’habitude ritualisée, immuable: quand Petit s’est endormi, je descends installer le vidéo-projecteur pour le moment vidéo de Grand. Je vais ensuite me cacher dans la cuisine pour manger mon chocolat avec un bol de yaourt. Je fais extrêmement attention à ne pas faire tinter la cuillère sur le bol pour que mon aîné ne me demande pas ce que je mange, j’engloutis vite mon petit plaisir en prenant garde à étouffer le bruit du papier alu froissé pour éviter l’Inquisition.
Mais, depuis deux jours, oh! Oh! Dès que Petit dort, j’ai tout le rez-de-chaussée pour moi, personne dont je doive me cacher… alors je sors la boîte de chocolats du chocolatier qui est d’habitude cachée tout au fond d’un placard, à l’arrière des chocolats de supermarché que je donne généreusement à mes petits chérubins.
Je sors la boîte, m’installe au soleil, ne fais pas attention au bruit que je fais et, lentement, sans me presser, en remerciant en moi-même la grand-mère et la sieste, deux inventions extraordinaires, je mange goulûment la moitié de la boîte.